Nous dévoilons aujourd’hui le Bilan-Faim 2021, une étude unique consolidant des données socioéconomiques provenant de la presque totalité des 1200 organismes membres de notre réseau. Le rapport, qui permet de brosser un portrait détaillé de la faim au Québec en 2021, révèle que l’insécurité alimentaire demeure un enjeu particulièrement criant dans la province.
La pandémie a perturbé les besoins alimentaires des personnes plus vulnérables. Plus de 600 000 Québécois ont recours à l’aide alimentaire mensuellement. On note une augmentation significative de 37% de la distribution de paniers de provisions. Tous services confondus, le réseau des Banques alimentaires du Québec a aidé 21,6 % plus de personnes qu’en 2019. La demande a d’ailleurs connu une forte hausse, variant entre 30% et 50%, lors des premiers mois de la crise sanitaire en 2020.
Les besoins alimentaires fragilisés par l’augmentation du coût de la vie
En plus de l’effet pandémique, l’augmentation du coût de la vie fait également partie des facteurs aggravant l’insécurité alimentaire. En effet, le nombre de personnes en emploi qui ont recours aux paniers de provisions a bondi – une hausse de 40%. Selon le Bilan-Faim 2021, environ le tiers des répondants (30,2 %) disent avoir eu recours à l’aide alimentaire, car ils ne parvenaient pas à couvrir certaines dépenses de bases ou car leur rémunération ne leur permettait pas de se nourrir convenablement.
L’organisme provincial note également une diminution importante du nombre de denrées disponibles actuellement. Banques alimentaires du Québec, qui a pu compter sur le soutien des gouvernements, des entreprises et de la population dans la dernière année, invite ceux qui le peuvent à soutenir son réseau afin de continuer de pouvoir répondre à la demande importante.
C’est certain que la pandémie et la hausse du coût de la vie sont des facteurs ayant un impact important sur le portrait de la faim au Québec. En mars 2021, les banques alimentaires distribuaient 37% de plus de paniers de provisions. La hausse du coût de la vie et l’inflation ne font qu’aggraver cette situation. Heureusement, nous avons un réseau agile et solide et nos membres ont su s’adapter afin de répondre à la demande. Toutefois, une forte pression se fait toujours ressentir et les quantités de denrées et de dons ne suffisent pas à la demande. Notre réseau en appelle donc à la générosité de nos gouvernements, des entreprises et de la population afin que nous puissions continuer de répondre présents et de soutenir les personnes en situation de précarité alimentaire.
– Martin Munger, directeur général de Banques alimentaires du Québec.
Le visage de la faim en 2021
Le Bilan-Faim met également en exergue l’évolution de la faim au Québec. En 2021, on note que :
- Le tiers (33,8%) des bénéficiaires sont des enfants et 66,2% sont des adultes.
- 43 % des demandeurs d’aide alimentaire sont des personnes vivant seules.
- 40,3 % sont des ménages avec des enfants.
- De ce nombre, 17% sont des ménages monoparentaux et 23,3% sont des ménages biparentaux.
- 9,2 % sont des personnes âgées.
Un réseau mobilisé partout au Québec
Les banques alimentaires ont dû faire preuve d’agilité pour adapter leurs services au contexte pandémique. L’ensemble du réseau s’est mobilisé et a pu répondre à la forte demande. Alors que les salles de restaurant étaient fermées dans toutes les régions en palier d’alerte rouge et orange en mars 2021, elles ont dû suspendre leurs services de repas notamment en offrant d’autres alternatives pour répondre aux demandes. On observe entre autres une hausse du service des popottes roulantes au détriment des salles à manger.
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Mélanie Bourcier
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