Le Bilan-Faim 2024 révèle une augmentation importante des demandes répondues par les organismes membres du réseau. En trois ans seulement, le nombre mensuel de demandes d’aide alimentaire a bondi de plus d’un million. Et le réseau, qui répond mensuellement à 2,9 millions de demandes d’aide alimentaire en 2024, ne constate aucun signal de ralentissement qui laisse présager un avenir meilleur.
Le Bilan-Faim 2024 révèle que les différents indicateurs mesurés sont toujours au rouge :
- Le nombre de demandes d’aide alimentaire mensuelles répondues par les organismes membres de Banques alimentaires du Québec (BAQ) a augmenté.
- Le nombre de personnes aidées chaque mois par le réseau est en croissance.
- Encore cette année, une majorité d’organismes au sein du réseau ont manqué de denrées.
Les usagers des banques alimentaires continuent de provenir de tous les horizons. Ce sont des personnes seules, des travailleurs, des aînés, des parents et des enfants.
« Pour une première fois, l’enjeu de la sécurité alimentaire a été reconnu dans le plan de lutte contre la pauvreté qui a été déposé par le gouvernement. Nous devrons toutefois en faire plus pour réduire la pression énorme qui est exercée par les besoins grandissants en aide alimentaire. Il faut s’engager et entreprendre des actions structurantes qui s’attaquent aux racines de la pauvreté et des inégalités sociales. Nous avons reconnu l’état d’urgence, maintenant il faut agir pour aider les plus vulnérables et renverser la tendance à laquelle nous faisons face. »
Martin Munger, directeur général de Banques alimentaires du Québec.
Une aide qui a fait du bien, mais qui devra s’ajuster avec la demande
Les 30 M$ octroyés par le gouvernement dans le dernier budget ont fait une grande différence pour BAQ permettant d’acheter plus de denrées et de faire face à la demande considérable. Toutefois, le constat est clair, bien que l’inflation se soit stabilisée, la pression causée par le coût de la vie est bien réelle et ce sont les plus vulnérables qui continuent d’en subir les effets.
Bien que le réseau de Banques alimentaires du Québec contribue à pallier des trous dans le filet social en appuyant les personnes aux prises avec l’insécurité alimentaire, il sera tout simplement impossible d’avoir un impact durable sans la mise en place de politiques publiques fortes de lutte contre la pauvreté. Le Plan d’action gouvernemental pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale dévoilé à l’été dernier est un pas dans la bonne direction, mais il faudra faire plus pour voir concrètement des répercussions sur les plus vulnérables.
« Notre réseau fait tout ce qu’il peut pour répondre à la demande, notamment en mettant en place des initiatives en collaboration avec plusieurs partenaires pour accroître le volume de denrées que nous distribuons ou encore grâce à la tenue de campagnes de financement récurrentes, mais ce n’est pas suffisant. Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir ceux qui en ont besoin, mais seuls, nous ne pourrons pas régler le problème à la source. »
Martin Munger, directeur général de Banques alimentaires du Québec.
Fier d’une réputation établie depuis des décennies, le Bilan-Faim est une enquête annuelle consolidant des données socio-économiques colligées auprès de plus de 1300 organismes communautaires permettant de brosser un portrait de l’insécurité alimentaire au Québec et de sensibiliser la population à cet enjeu grandissant.