Le Bilan-Faim 2025 révèle que l’insécurité alimentaire au Québec ne faiblit pas, mais continue plutôt de gagner du terrain. Le nombre de demandes auxquelles répond chaque mois le réseau de BAQ franchit pour la première fois les trois millions, un chiffre qui reflète une pression persistante sur le réseau.
Le Bilan-Faim 2025 signale une situation hautement préoccupante :
- Le nombre de demandes répondues chaque mois dépasse le cap des trois millions. Il s’agit d’une augmentation de 6,6% depuis l’an dernier et de 37% depuis 2022.
- Le niveau de fréquentation mensuel des organismes du réseau, soit le nombre total de personnes aidées à travers tous les services, atteint un million cette année. Une augmentation de 49% depuis 2022.
- Ce sont 600 000 personnes uniques qui sont soutenues par le réseau de BAQ chaque mois, un bond de 7,6% par rapport à l’an dernier.
- Le manque de denrées a représenté cette année encore un défi pour plusieurs des organismes du réseau, malgré un appui du gouvernement, des partenaires et de la population qui a permis de distribuer plus d’aliments.
Une pression qui persiste et s’intensifie
En janvier dernier, une étude économique menée par Aviseo pour BAQ mettait en lumière une tendance préoccupante prévoyant une hausse continue des demandes d’aide alimentaire au cours des prochaines années. Malheureusement, les chiffres dévoilés dans le Bilan-Faim dépassent déjà les prévisions annoncées, signe que l’insécurité alimentaire s’installe durablement et que les besoins persisteront. Nous ne pouvons accepter que l’insécurité alimentaire atteigne des niveaux toujours plus élevés. Il est urgent de mettre en place des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté pour freiner cette progression.
La pression continue de s’intensifier sur l’ensemble du réseau. Répondre à plus de demandes nécessite aussi plus de ressources humaines, plus de ressources financières, mais aussi matérielles.
Les usagers des banques alimentaires continuent de provenir de tous les horizons. Ce sont des personnes seules, des travailleurs, des aînés, des parents et des enfants.
« Le Bilan-Faim nous confirme que l’insécurité alimentaire touche un nombre croissant de personnes, malgré une stabilisation apparente de certains facteurs économiques. Avec la demande qui ne cesse d’augmenter et les hausses anticipées, nous voyons venir les enjeux de capacité. Ce sont non seulement les denrées qui manquent, mais aussi les ressources humaines et matérielles pour répondre à de tels niveaux de demande. »
Martin Munger, directeur général de Banques alimentaires du Québec.
Le soutien gouvernemental de 25,5 M$ accordé cette année pour l’achat de denrées a été essentiel pour compléter les dons des partenaires de notre réseau partout au Québec. Rappelons toutefois que cela s’inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste d’efforts déployés par le réseau de BAQ, qui, grâce à ses initiatives et à la mobilisation de ses partenaires et des donateurs, a distribué un total de plus de 346 M$ de denrées. Ce contraste met en lumière l’ampleur de la réponse que le réseau doit assurer chaque mois, dans un contexte où la demande continue de croitre et où les ressources sont limitées.